Démarche
Mon travail artistique utilise trois registres : ma sensibilité qui sollicite librement mes expériences, représentations, associations d’idées ; la recherche en sciences sociales qui me donne des clés à travers des modalités de connaissance qui leur sont propres ; le dialogue que j’entame parfois avec l’histoire de l’art. Ces registres interviennent de façon complètement ouverte, sans que je sache à l’avance ce qui va en ressortir.
J’entends, par l’art, et à mon niveau, participer à un grand projet de notre temps : réinscrire l’humain dans le monde et dans le vivant. Pour produire un sens du monde, dire ce qui nous fait humain, je suis persuadé qu’il convient de rétablir une circulation entre des réalités qui ont été en partie disjointes par la modernité.
Il est probable que cela se fasse à l’avenir dans un champ de l’art qui n’a pas encore reçu son nom. Depuis des années que je fréquente l’art contemporain, j’ai le sentiment que tout un champ de la création se détache de ses doctrines originelles, réinvestissant ce qu’il a rejeté, et que cette situation va dans l’avenir se clarifier, dès lors que l’art contemporain ne peut être synonyme de l’art actuel. Je ne perçois pas ce mouvement comme un rejet de l’art contemporain, ou comme un dépassement, mais comme une ouverture. Il me semble qu’une partie de l’art contemporain, en tout cas celle qui perpétue une certaine doctrine (recherche obsédante des limites, du transgressif et du nouveau, survalorisation du concept au détriment de la connaissance sensible, dépendance de l’œuvre au texte et cartels, etc.) s’épuise et ne répond plus à ce dont nous avons besoin, à savoir poser notre rapport sensible au monde.
L’émerveillement face au monde matériel est souvent un point de départ. J’utilise diverses techniques (peinture à l’huile, peinture sur photographie, combinaison du sgraffite et de la fresque, plus rarement l’installation). Je travaille sur des « familles » de projets.
Biographie
Après des études en sciences politiques (thèse de doctorat : Construction locale de l’identité et universalisme en art. Une sociologie des arts modernes et contemporains en Grèce, 1999), j’ai été chercheur indépendant, réalisant des études sociologiques et de prospective. L’occasion de travailler sur les grandes évolutions qui touchent nos sociétés. En parallèle, je mettais de côté des projets d’œuvres et premières esquisses et réalisations.
Depuis 2021, année d’achèvement de mon atelier à Autrans dans le Vercors, je consacre l’essentiel de son temps à la création. J’ai travaillé un temps, en simultané, plusieurs projets, certains tout nouveaux, certains depuis longtemps dans mes cartons. Le projet présence absence a pris le dessus. Il a donné lieu à une première exposition l’été 2025.
Issu d’une famille où la pratique artistique se transmet d’une génération à l’autre, j’ai fait un passage à l’École des Beaux-Arts de Lyon (2000), et des apprentissages à l’École française de Décor sur les techniques anciennes, comme la fresque a fresco. Je suis affilié à la Maison des Artistes et auteur. Je garde une activité secondaire de chercheur indépendant, réalisant des travaux de prospective et de sociologie qui peuvent, dans certains cas, alimenter ma pratique artistique.