Atelier portes ouvertes dans le cadre des Journées nationales des Artistes (JNA) 2025

13 et 14 septembre 2025 (entrée libre)

L’atelier ouvre ses portes, dans la foulée de l’exposition « De la vie : présence – absence » qui s’est tenue du 12 au 18 août à l’espace l’Entre 2 à Autrans dans le Vercors. L’occasion d’avoir un aperçu des travaux en cours et des réalisations passées.

Exposition « De la vie : présence – absence »

La vie nous met face à des situations d’entre-deux, entre présence et absence : quand un lieu donne le sentiment d’une présence, quand des paysages, des nuages, des végétaux semblent nous faire signe, quand ils suggèrent un passage. Comment rendre compte de la présence – absence ? Comment l’image peut-elle faire advenir la présence d’un absent ?

L’exposition présente des peintures, des photos peintes et des sgraffites.

Du 12 au 18 août 2025

Lundi, mardi, jeudi : 15h30/19h

Mercredi, vendredi, samedi, dimanche : 10h-12h30 / 15h30-19h

L’ENTRE 2
2 rue du Cinéma (1er étage)
38880 Autrans-Méaudre en Vercors

Petit mémo après le décrochage de l’exposition

C’est un projet longtemps resté dans mes cartons qui a fait le thème de l’exposition. Dans une aquarelle esquissée en 2016, j’avais représenté un mamelon rocheux surmonté d’arbres, sous lequel un homme et une femme se tenaient par la main, debout. J’avais laissé autour d’eux le papier blanc, lumineux, tel un halo. Mon intention : réaliser un paysage comme illuminé de l’intérieur par l’idée qu’un couple a pu y être inhumé. J’ai repris ce projet à partir de 2021.

L’exposition pouvait se visiter dans tous les sens, mais il y avait malgré tout un cheminement dans mes intentions. Les œuvres qui ouvrent l’exposition montrent des couples ou des personnes plus ou moins recouvertes par la végétation (y compris dans l’installation posée au sol), ou encore dont la silhouette se découpe sur le paysage. Une partie d’entre elles sont allongées, comme endormies, une manière d’évoquer une absence en même temps qu’une présence qui me les rend vivants et leur donne une agentivité. La vie nous met face à de telles situations de présence absence, après une séparation ou après la disparition d’un être cher. D’autres personnes sont debout, parce que c’est ainsi qu’elles peuvent continuent à exister dans le souvenir ou une réminiscence.

La suite de l’exposition laisse la place à ce que j’ai appelé les « passés par là », soit des personnes ou des animaux — cette fois debout et en mouvement — dont on peut avoir l’intuition du passage fugace en un lieu. Mon intention est un peu différente, puisqu’il est question du passage, et d’un travail de l’esprit qui se situe du côté de l’intuition ou de l’imagination.

Dans la petite salle, l’exposition donnait un aperçu de la manière dont mon travail bascule sur le vivant. À partir de silhouettes de « passés par là », silhouettes suggérées en reliant entre eux des végétaux par des traits de peinture, j’en suis venu à figurer les constellations que forme le vivant. Le sol de la forêt devient un ciel avec ses constellations, quand des myriades de micro-organismes relient entre eux les oxalis, cônes d’épicéas et feuilles de ronce par exemple.

Quelles que soient les intentions sous-jacentes aux œuvres, l’exposition évoque de manière constante notre inscription dans la nature et l’impératif de sortir d’une pensée dualiste (nature/culture, présence/absence, corps/esprit, etc.). C’est le cas quand, dans des tableaux ou des photos peintes, des personnages, à peine visibles, participent à la forêt ou à un champ. Quand les crocus, épilobes, oxalis, framboisiers, graminées, mousses, branchages, hêtres et mélèzes, omniprésents, se confondent avec les corps. C’est ma façon, par l’image, de nous réinscrire, nous humains, dans la chaîne du vivant.

Dans le livre d’or de l’exposition, des mots ont dit la mémoire et la nature qui se confondent, la nostalgie et la joie, « l’invisible, apaisant, caché derrière les couleurs du réel », l’intrication d’espaces temps, l’émotion, l’enchantement. Quelques visiteurs ont exprimé un franc malaise, mais est-ce si étonnant quand il peut être question de vie et de mort ?

Dans l’exposition, j’ai utilisé la peinture à l’huile, l’installation, mais aussi des techniques plus singulières, quand, sur des photographies, je prolonge à la gouache les lignes formées par des végétaux, ou quand je « grave » des photographies de manière à ce que le dessin apparaisse/disparaisse en fonction des reflets, ou encore quand je combine les techniques du sgraffito et de la fresque a fresco. L’important pour moi est que les œuvres se répondent les unes les autres.

C’était ma première exposition, j’en parle désormais au passé. Une exposition dans le village où j’ai mon atelier, cela me paraissait une évidence. De belles rencontres, une expérience riche et instructive et un jalon pour la suite !